Exclusif : L’interview de Daniel Couriol

Découvrez Daniel Couriol, un expert engagé qui partage avec passion son ouvrage "Vers la politique culturelle en Guinée". Dans cette rencontre inédite, plongez au cœur de ses réflexions sur l'importance de la culture dans ce pays. Avec ses mots choisis avec soin, Daniel Couriol nous transporte dans un voyage enrichissant où il aborde les problématiques et les enjeux liés à la politique culturelle en Guinée. Son livre offre des pistes inspirantes pour la création d'un environnement propice au développement artistique et culturel. Lisez !

Sitanews : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs, s'il vous plaît ?

Daniel Couriol : « J'ai été directeur du Centre Culturel Franco-Guinéen (CCFG) de Conakry pendant cinq ans, de septembre 2011 à septembre 2016. Je suis également un auteur publié chez l'Harmattan. "Vers Une Politique culturelle en République de Guinée" est mon troisième livre. En tant qu'expert consultant en développement culturel, je suis actuellement Conseiller pour le dialogue interculturel au sein du G100, une structure internationale basée à New Delhi.»

Avant d'entrer dans le vif du sujet, pourriez-vous partager vos souvenirs de votre service au Centre Culturel Franco-Guinéen ?

"Il est difficile de répondre à cette question. Mon premier livre, intitulé "Toi, Guinée tu m'as pris dans tes bras", tentait justement de dresser un bilan de ces cinq années merveilleuses. Avec mon équipe, soutenue par l'Ambassade de France et le Ministère guinéen de la Culture, nous avons pu mettre en place une véritable politique de création, notamment dans les domaines du théâtre, de la musique et de la danse. Une de mes grandes fiertés a été de contribuer à l'obtention du label "Conakry, Capitale mondiale du Livre" en 2017. Finalement, ce qui compte le plus est d'avoir fait vivre le nom du Centre Culturel Franco-Guinéen en créant un espace de dialogue entre les cultures."

Votre ouvrage intitulé "Vers une politique culturelle en République de Guinée" semble être très évocateur. Pourriez-vous nous parler de votre motivation à écrire sur cette question importante ?

Même si nous avons quitté la Guinée, notre pays de cœur, en décembre 2017, mon épouse Rabab et moi-même sommes toujours en contact quotidien avec nos Frères et sœurs guinéens. Parmi eux se trouve Ansoumane Condé, un metteur en scène brillant, homme de culture et des médias, et surtout, un ami proche, qui est aujourd'hui Conseiller du ministre de la Culture. C'est de nos échanges réguliers qu'est née l'idée de cet ouvrage, pour lequel il a rédigé la préface.

Pouvez-vous nous décrire la structure de cet ouvrage et nous dire qui en est l'éditeur ? Quels sont les différents axes de réflexion et les objectifs de votre ouvrage ?

"L'ouvrage que je présente suit une structure bien définie. Tout d'abord, j'énonce clairement dans mon livre son objectif principal, qui est de promouvoir une politique culturelle forte et révolutionnaire dans le secteur clé de la vie culturelle en Guinée. J'encourage vivement la création d'un environnement qui permettra aux artistes de vivre de leur art et à la population guinéenne de trouver une source de nation vivante renommée internationalement. L'ouvrage est édité par l'Harmattan, une maison d'édition renommée."

Quels sont les principaux défis auxquels la politique culturelle en Guinée est confrontée ? Comment proposez-vous de les surmonter ?

"La politique culturelle en Guinée est confrontée à plusieurs défis majeurs. Tout d'abord, cela nécessite d'établir des bases juridiques solides pour ce travail. Ensuite, il est essentiel de consulter l'ensemble des professionnels du secteur culturel et d'imaginer des moyens de financement adéquats. 

En somme, il s'agit de mettre en place les fondations de cette politique dans le contexte d'une refondation politique plus large, tout en répondant aux attentes des artistes qui aspirent à une reconnaissance de leur métier et à pouvoir vivre dignement de leur travail. Mon ouvrage ne se veut pas un simple guide de conseils, mais en définissant ma vision de la culture et de la vie culturelle en Guinée, il souligne son rôle central dans la vie nationale. Ainsi, il s'agit d'une question centrale pour la Guinée, tout comme pour tout autre pays."

Selon vous, quel rôle la culture doit-elle jouer dans le développement socio-économique de la Guinée ?

"La culture joue un rôle essentiel dans le développement socio-économique de la Guinée. Chaque projet culturel représente une économie en soi et chaque artiste contribue à la richesse du pays. Une part de la renommée internationale de la Guinée repose sur l'histoire de ses grands ensembles artistiques et sur la notoriété de ses écrivains. En d'autres termes, la culture est le lien qui confère une âme à un pays."

Existe-t-il des exemples de bonnes pratiques en matière de politique culturelle dans d'autres pays dont la Guinée pourrait s'inspirer ?

"Il est indéniable que de nombreux pays offrent des exemples pertinents en matière de politique culturelle, notamment en ce qui concerne la formation, la rémunération des droits d'auteur et les soutiens accordés aux artistes, aux compagnies et aux institutions de création. Bien que la comparaison ne soit pas toujours équivalente, il est tout à fait possible de s'en inspirer. 

Je suis convaincu que la Guinée a le potentiel nécessaire pour relever ce défi. Elle possède toutes les qualités requises et s'engage enfin dans cette démarche." 

Comment évaluez-vous l'impact de la politique culturelle actuelle en Guinée ? Quelles recommandations proposez-vous pour l'améliorer ?

"L'évaluation de l'impact de la politique culturelle actuelle en Guinée dépendra des actions entreprises à ce jour. Cependant, il est encourageant de constater que le pays fait preuve de courage, d'ambition et de volonté pour progresser dans ce domaine. 

En ce qui concerne les recommandations pour améliorer la politique culturelle, cela dépendra des besoins spécifiques de la Guinée. Toutefois, il est essentiel de renforcer les dispositifs de formation et d'éducation dans le domaine culturel, d'accorder une juste rémunération aux créateurs par le biais des droits d'auteur, et de soutenir activement les artistes, les troupes et les structures de création. Il serait également bénéfique de promouvoir la diversité culturelle et d'encourager la participation de tous les citoyens à la vie culturelle du pays."

 Par Sita

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